Les deux années écoulées nous ont montré notre vulnérabilité, les limites de la globalisation et de la mondialisation, mais aussi notre dépendance forte aux décisions prises au plus haut sommet de l’Etat.

A cette occasion les entreprises et leurs dirigeants ont pu démontrer leur grande capacité de résilience, d’adaptation et de rebond. Au cœur des crises, l’entreprise et la figure de l’entrepreneur demeurent de solides remparts pour maintenir un socle de confiance et de stabilité.


Un optimisme responsable et lucide

Tous les jours au sein de nos entreprises, nous rencontrons des personnes qui nous poussent à avancer. Le courage malgré des fragilités, la persévérance dans des situations compliquées,  l’audace créatrice nous poussent à garder foi en l’homme. Elles nous rappellent que notre monde, qui semble se fissurer de toutes parts, n’est pas perdu. Nous, entrepreneurs, devons garder cet optimisme responsable et lucide pour inspirer et encourager les personnes qui nous sont confiées.


Découvrir son leadership authentique pour changer le monde

A un journaliste qui lui demandait ce qu’il faudrait changer pour changer le monde, Mère Térésa répondait : « Ce qu’il faut changer, c’est vous et moi. » Derrière cette réponse apparemment simple, on perçoit ce qui a pu motiver cette femme dont l’action a transformé la vision d’un monde déboussolé : nous avons tous en nous la capacité de rendre le monde meilleur. Cette réponse sonne particulièrement juste à l’heure où les Français vont se prononcer pour élire celui ou celle qui représentera la France pour les 5 années à venir. Quelle que soit la personne désignée, j’aspire de mes vœux qu’elle puisse assurer les conditions d’une croissance responsable et durable et fasse preuve d’un authentique leadership au service de notre pays.

C’est ce qu’explique avec beaucoup de lucidité Philippe Royer, Past Président de Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens – EDC, dans son livre « S’engager pour le bien commun » en appelant chacun à changer de paradigme et à découvrir son propre « leadership authentique. » Pour changer soi-même et ainsi changer le monde. Il est temps d’arrêter « de chercher désespérément le de Gaulle de notre temps, qui serait détenteur de la formule miracle. » «. Remettons-nous plutôt collectivement en cause », écrit-il.

Tous responsables les uns des autres

Trouver son leadership authentique, c’est reconnaître le rôle et la place de chacun dans la construction de notre monde. C’est découvrir. ses talents pour les mettre au service des autres et d’une société plus juste où chacun apporte sa contribution dans un esprit de co-responsabilité. Oui, tous, nous sommes responsables les uns des autres, quelles que soient nos capacités et nos fragilités. C’est cette prise de conscience du fait que nous dépendons tous les uns des autres qui doit conduire nos stratégies politiques et entrepreneuriales. Si l’on veut construire une société meilleure, une société plus juste, une société qui offre de plus grandes possibilités créatrices à ses membres, il faut nous mettre au service des autres.

Ce leadership authentique exige de chacun de nous de nous engager dans un leadership de service qui partage à la fois nos objectifs économiques et une préoccupation mutuelle pour les personnes, en particulier « les moins privilégiés de la société. » Dans son essai The Servant as leader, Robert K. Greenleaf va jusqu’à écrire que « le souci des personnes, aussi bien les plus aptes que celles qui le sont moins, au service les unes des autres, est la pierre sur laquelle une bonne société est construite. »

Servir le bien commun, pour un leadership authentique

Les points de convergence entre la notion du bien commun et le concept de leadership de service sont nombreux. Au cœur de ces deux réalités, on trouve la préoccupation de la dignité des personnes humaines et, à travers cette recherche de dignité, la volonté de prendre en compte « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, de se réaliser pleinement et sereinement. »

Il y a là un véritable enjeu pour nos entreprises et pour la société. Engageons-nous dans ce changement de paradigme. Passons d’un leadership de pouvoir à un leadership de service en mettant nos talents au service de la société, en aidant les autres à révéler eux-mêmes leur propre vocation et à se mettre à leur tour au service. Et nous verrons alors que nous serons, non seulement, plus performants, mais aussi que cette nouvelle façon d’exercer nos responsabilités permettra à nos collaborateurs de trouver du sens à leur travail. Nous porterons alors collectivement l’espérance d’un monde où chacun puisse trouver sa place.