Cette cinquième édition de la Rencontre des Entrepreneurs (#LAREF2023), organisée par le Medef, est placée sous un signe résolument positif.

Malgré le contexte géopolitique et économique compliqué qui marque cette rentrée, il existe de nombreuses raisons d’espérer. Nous sommes dans une phase charnière qui marque la fin d’un cycle : un monde est en train de disparaître et il y a quelque chose de nouveau à construire. Or, cette transition peut déboucher soit sur un succès, soit sur un échec. La meilleure chance que l’on ait de transformer cela en succès est que l’ensemble des acteurs – entreprises, politiques, partenaires sociaux – s’engagent à dialoguer pour trouver une voie de passage dans l’intérêt de la société dans son ensemble.


Ne pas faire du « ou » mais du « et »

Remise en cause de la mondialisation, enjeux environnementaux, émergence de l’intelligence artificielle, nouvelles formes de travail… les enjeux qui se posent aujourd’hui sont stratégiques. Autant de questions qui interrogent sur quelle société on imagine pour demain et comment on veut travailler, se déplacer, se loger, vivre… Le Medef prend la main pour poser le débat et dessiner les meilleures voies de transition. Certaines menaces pèsent sur l’activité et on ne pourra les éviter qu’en mettant de côté le « ou » pour privilégier le « et ». Prenons l’exemple des enjeux énergétiques. Il ne faut pas être dans l’opposition sobriété « ou » croissance. Il faut aborder le paradigme sous l’angle sobriété « et » croissance. Le constat est le même avec les autres thématiques de la période actuelle. Cela ne doit pas être « intelligence artificielle » ou « travail humain » mais « intelligence artificielle » et « travail humain ». Les progrès technologiques sont une formidable opportunité de faciliter le travail des salariés, de l’améliorer ou encore de leur dégager du temps réellement utile car à forte valeur ajoutée, pour eux ou pour les autres.

 

Le dialogue social comme arme pour contrer les difficultés

Face aux défis posés, le dialogue social est un outil précieux. Il doit permettre de faire converger les intérêts des entreprises et des salariés. Il faut discuter et trouver le socle le plus large qui convienne au plus grand nombre. Les postures de départ sont opposées par principe mais il est possible, dans l’intérêt de la société tout entière, de trouver des voies de passage. Et cela fonctionne comme le prouve l’expérience récente. Prenons l’allégement des charges sociales sur un certain nombre de salaires par exemple. Cette politique de baisse du coût du travail depuis 5 ans a produit ses effets. Elle a permis de gagner en compétitivité, de réduire le taux de chômage ce qui a eu pour effet de remplir les caisses grâce à des cotisations en hausse. L’assurance chômage est ainsi excédentaire de près de 11 milliards d’euros. C’est la preuve que cela marche, qu’il faut aller encore plus loin, et qu’il faut se garder de revenir sur des décisions qui ont fait leurs preuves.

 

Du travail subi au travail choisi

Cette fin de cycle pose la question du modèle de société que l’on veut. On cherche à manger mieux, à se déplacer de manière plus raisonnée, à consommer local et, bien sûr, à travailler mieux. Un enjeu devenu central depuis la période de Covid. Ainsi, les négociations sur les retraites auraient certainement été plus apaisées si les débats n’avaient pas été mal présentés : la problématique du travail ne se pose pas en termes quantitatifs mais qualitatifs. Cela entraîne des défis dans le domaine de la formation et de l’assouplissement du marché du travail pour permettre aux personnes de choisir leur activité. Alors le temps de travail ne sera plus un facteur bloquant. Mais il faut prendre le sujet dans sa globalité en réduisant aussi les freins liés à la mobilité ou au logement. En mettant en place les conditions pour améliorer la satisfaction individuelle au travail, c’est la société dans son ensemble qui en tirera les bénéfices.

 

L’édition 2023 de la Rencontre des Entrepreneurs est une opportunité pour le Medef de poser le débat dans un esprit d’ouverture. C’est un appel à travailler ensemble pour trouver les meilleures voies de transition. Cela ne pourra se faire qu’en respectant trois conditions : définir des lettres d’orientation (et non de cadrage) autorisant une marge de manœuvre ; laisser le temps aux négociations (la contrainte temporelle est contreproductive) ; et respecter les termes des accords une fois qu’ils ont été signés. C’est ainsi que l’on mettra toutes les chances de notre côté pour construite une société meilleure pour tous.