Selon une récente étude de PwC, 60 % des dirigeants français estiment devoir repenser leur business model d’ici dix ans. D’où l’importance de travailler sur les conditions de travail pour préparer nos salariés aux défis futurs.
Prenons un exemple simple : améliorer la QVT (bien-être au travail) sans toucher aux CT (conditions de travail) revient à repeindre les murs sans réparer les fondations. Certes, c’est joli, mais est-ce solide ? En travaillant les conditions, l’employeur renforce la structure même de son entreprise.
A mon sens, il y a quatre sujets prioritaires pour améliorer la qualité du travail :
1. Autonomie : Jean-Dominique Sénard, qui défend ce principe depuis des années, le rappelait dans une tribune au Figaro en février dernier : la capacité à “prendre des initiatives est essentielle pour lutter contre le désengagement, l’absentéisme et la souffrance au travail. (…) Les Assises du travail ont révélé que 54 % des Français pensent que le travail est plus une contrainte qu’un épanouissement. Seule la responsabilisation peut répondre à cette aspiration. » Une autre raison, citoyenne, de rendre les salariés plus autonomes au travail est rappelée dans une étude du statisticien et économiste Thomas Coutrot : il y démontre qu’augmenter l’autonomie au travail de 10% pourrait réduire l’abstention de 20%.
2. Capacité d’expression : selon la même étude, moins de la moitié des répondants participent à des réunions pour discuter des problèmes au travail. On ne leur demande pas leur avis ! De même, très peu d’employeurs ont la capacité de faire une analyse sérieuse des #entretiens annuels. Ce sont pourtant des mines d’information offertes par les salariés. Il ne faut pas succomber à la tentation de ne mener que des enquêtes de satisfaction qui relèvent bien souvent du gadget… Or, ce que dit l’étude de Coutrot, c’est que le manque d’expression chez des salariés est souvent corrélé à une inclination pour des solutions autoritaires, alors qu’une forte capacité d’expression favorise des engagements politiques plus démocratiques.
3. La reconnaissance : « Merci », « Bravo », « Tu as assuré… » Ces mots magiques valent parfois autant qu’une prime. De nombreuses études ont démontré la puissance de la reconnaissance comme levier d’engagement. Il est prouvé qu’elle renforce le sentiment de compétence et d’utilité sociale. Adopter la gratitude dans sa culture n’a rien d’artificiel quand on sait qu’elle agit sur la motivation intrinsèque.
4. Répartition du temps de travail : à mon sens, la semaine de 4 jours est une fausse piste car c’est souvent une semaine EN quatre jours, ce qui intensifie le rythme de travail et peut détériorer les conditions de travail. Faut-il rappeler que la France dénombre 50 000 maladies professionnelles reconnues chaque année, principalement des troubles musculo-squelettiques. Comprenons-nous bien : cela n’empêche pas d’individualiser les temps de travail pour répondre à des besoins spécifiques. Une personne aidante par exemple peut avoir besoin de ne pas travailler le vendredi en aménageant son temps le reste de la semaine.
En cette semaine dédiée à la QVCT, je crois profondément qu’il est possible d’agir aujourd’hui pour un avenir plus serein et durable au sein de nos entreprises. ✨
#QVCT #BienÊtreAuTravail #ConditionsDeTravail #EntrepriseDurable