Les commerçants ont enfin pu rouvrir leurs boutiques samedi 28 novembre après de longues semaines de fermeture, leur sourire malgré les masques, faisait plaisir à voir.
Les coiffeurs, les marchands de vêtements, les vendeurs de jouets, les librairies et tous ceux qui exercent d’autres métiers dont nous apprécions chaque jour l’utilité, accueillent de nouveau leurs clients. Ils font preuve de courage et d’imagination pour se réinventer, sauver leur année et aider les Français à préparer les fêtes de Noël. Je m’en réjouis tout en regrettant que les restaurateurs et les gérants de bar qui ont fermé pendant plusieurs mois, doivent attendre le 20 janvier 2021 au mieux avant de recevoir le public.
L’État a une nouvelle fois expliqué qu’il verserait des aides aux commerçants en difficulté. Mais l’argent ne suffira pas pour réparer les dégâts provoqués par une conception bureaucratique qui a divisé les activités économiques en activités « essentielles » qui ont pu continuer de travailler et activités « non essentielles » qui ont dû s’arrêter. Je comprends parfaitement que la pandémie de la Covid-19 nous oblige à respecter des règles sanitaires strictes. Elle ne justifie pas que des centaines de milliers de Français soient considérés comme des seconds rôles de la vie économique et sociale.
Les commerçants sont-ils des irresponsables incapables de respecter les consignes sanitaires ? Des acteurs marginaux de la vie économique ? Ont-ils perdu la confiance des Français ? J’imagine l’indignation justifiée si les hauts fonctionnaires anonymes qui ont inventé ces expressions absurdes avaient divisé les enseignants, les soignants, les comptables, les routiers ou un autre groupe de Français en deux catégories : les « essentiels » et les « non essentiels ».
Les commerçants et leurs salariés demandaient simplement le droit de travailler. Ils souhaitaient exercer leurs responsabilités et être considérés comme des citoyens à part entière. Car le droit de travailler, ce n’est pas seulement payer des impôts et être en règle avec l’administration, c’est d’abord embaucher des salariés, former des apprentis, contribuer à l’animation des métropoles, des villes, des villages, échanger avec des hommes et des femmes, créer des liens sociaux si précieux en ces temps difficiles. C’est être au service de la société et bâtir l’avenir.
Il y a quelques semaines, les Français ont redécouvert les millions de professionnels anonymes qui ont continué de travailler pendant le premier confinement. Ils ont applaudi les soignants, qu’ils soient brancardiers ou médecins qui se dévouent à leur tâche. Ces femmes et ces hommes démontrent chaque jour que le travail est une valeur essentielle de notre société. Nous sommes nombreux à partager cette valeur.
Voilà pourquoi diviser les Français entre ceux dont le travail est « essentiel » et ceux dont l’activité est « non essentielle » est une faute alors que notre pays qui souffre d’un chômage élevé doit compter sur le travail de chacun d’entre nous pour construire un monde commun.
Liens vers :
– Allocution du président de la République Emmanuel Macron mardi 24 novembre
-Conférence de presse du Premier ministre Jean Castex
-Les actions du gouvernement